De nouveaux modèles d’organisation se développent dans les entreprises, qu’ils soient subis ou recherchés par les travailleurs. Parmi ces évolutions, les modalités de travail et d’emploi occupent une place centrale, comme le détaille le Baromètre Mazars et OpinionWay (1) qui s’intéresse en particulier aux générations Y et Z. Leur présence croissante dans l’entreprise contribue à faire évoluer notre relation au travail. »
(1) L’étude a été réalisée par OpinionWay auprès de 1000 jeunes âgés de 15 à 24 ans pour Mazars, un groupe international d’audit et de conseil.
Changement en vue : 20 % des actifs seront bientôt des « Gen Z »
La génération Z ou « Gen Z » est née après 1995. Elle a pris le relais de la génération Y ou Millennial, qui regroupe, en Occident, l’ensemble des personnes nées entre 1980 et l’an 2000.
Leur point commun : leur goût pour les technologies d’information et de communication.
Ensemble, elles contribuent à peser sur l’organisation du travail et comme le souligne Mathilde Le Coz, Directrice Développement des Talents & Innovation RH chez Mazars : la génération Z est « une génération réaliste » et elle va accélerer « l’innovation RH et managériale déjà initiée par la Gen Y.»
D’ici 2020, La génération Z représentera 20% des effectifs en entreprise. CDI, CDD, entrepreneuriat… beaucoup de sujets vont évoluer, comme l’annonce l’étude Mazars-Opinion Way.
Associer sécurité et autonomie : la solution de la multi-activité
Les nouveaux travailleurs (génération Y et Z) aspirent à développer leur activité professionnelle sous de multiples formes et dans une organisation souple (1) comme :
- le travail en freelance,
- la flexibilité des horaires,
- le travail à temps partiel,
- la multi-activité (plusieurs activités en parallèle).
Selon l’étude, il ressort même un engouement réel pour l’alternance et le cumul d’activité :
- 50% des Gen Z (contre 38% de la Gen Y) envisage un travail en tant qu’indépendant en alternant ou cumulant avec un emploi fixe,
- 1/3 des Gen Z souhaite cumuler 3 emplois ou plus en tant que freelance ou indépendant.
Ces formes d’activités ne sont pas nouvelles puisque le cumul d’activité est déjà autorisé via le portage salarial. Un salarié peut être salarié classique d’une entreprise, à temps partiel (2) et réaliser le reste du temps des missions pour des clients. La nouveauté est bien la généralisation qui s’annonce en faveur de cette combinaison.
Et si le travail idéal était de trouver un équilibre entre « un job passion et un job raison » ?
C’est aussi la voie suivie par les populations de slasheurs, ces trentenaires qui mènent deux ou trois métiers en même temps et semblent y trouver un vrai épanouissement !
(1) Pour la Génération Z (étude Mazars-Opinion Way) : 73% souhaitent être libres dans l’organisation de leurs horaires de travail, 59% envisagent le télétravail, 47% expriment une envie d’autonomie.
(2) Le cumul est possible, sous certaines conditions, comme l’accord de sa Direction. Voir article : Cumul emploi-portage salarial, la règle, les exceptions
La transition s’opère entre travail classique et statuts innovants
Les nouvelles générations expriment des attentes traditionnelles (sécurité, rémunération et interactions sociales) vis-à-vis du travail, mais font preuve de réalisme quant au moyen de les atteindre. On pourrait y voir une forme d’agilité appliquée à la gestion de sa carrière.
Gen Y et Z ne voient pas d’opposition entre l’autonomie et le salariat, entre l’humain et la technologie ou entre le CDI et le fait de développer un jour sa propre activité.
Ces aspirations qui peuvent sembler opposées se retrouvent dans l’étude :
- 79% des jeunes (15 à 24 ans) souhaitent développer dans leur activité professionnelle et notamment en entreprise des liens sociaux et conviviaux. Surprenant, a priori pour des adeptes des technologies !
- 80% souhaitent un travail à plein temps et 79% considèrent le CDI comme un objectif majeur.
Dans le même temps, ils tiennent compte de l’évolution du travail :
- 50 % pensent que le CDI à vocation à disparaître et serait remplacé soit par le CDD (25%) ou le travail en indépendant (21%).
- 44% ne savent pas s’ils feront le même métier toute leur vie (seulement 26% le pensent).
Enfin, ils rêvent d’indépendance et les modèles d’entreprises classiques ne les attirent plus :
- 11 % seulement se déclarent attirés pour travailler en start-ups, 8% pour les GAFA et 4% pour les groupes du CAC 40.
- A l’inverse, 25 % envisagent de devenir leur propre patron.
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