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Le Burn-Out dans nos métiers

Les assistants et office manager jouent un rôle vital en assurant un bon fonctionnement des opérations quotidiennes. Cependant, cette position centrale peut aussi les exposer à des niveaux élevés de stress et de pression les plaçant ainsi sur la trajectoire du burn-out. Dans cet article, nous explorerons les défis uniques auxquels sont confrontés les assistants en entreprises, ainsi que les stratégies efficaces de prévention du burn out qui peuvent les aider à maintenir un équilibre sain entre travail et bien–être.

Nous partagerons également le témoignage de deux adhérentes qui ont su rebondir avec brio après un burn-out.


👉 I Bref Rappel : Le Burn out en quelques chiffres

Le burn-out, ou épuisement professionnel, touche de nombreux salariés en France. Ce sujet, autrefois tabou, est aujourd’hui un véritable débat de société, et le terme “burn-out” est entré dans notre langage courant. 

Les chiffres sont vertigineux : selon différentes études, entre 300 000 et 500 000 Français seraient en situation de burn-out. Le cabinet Technologia affirme que 12 % de la population active, soit 3,2 millions de personnes, serait en situation d’épuisement professionnel. Le cabinet Empreinte humaine quant à lui, parle plutôt de 2,5 millions de Français. L’Institut de veille sanitaire estime que 480 000 salariés français seraient en souffrance psychique au travail, dont 7 % en burn-out, soit 30 000 personnes1.

Cependant, ces chiffres sont difficiles à quantifier précisément. Le burn-out n’ayant pas été reconnu comme une maladie professionnelle Par conséquent, poser un diagnostic officiel et établir des statistiques précises sur ce phénomène reste complexe, bien qu’il semble massif1.


👉 II le Burn out : qu’est-ce que c’est ?

S’il est devenu un sujet de société, le terme “burn-out” est désormais couramment utilisé. Mais quelle est la véritable définition de ce concept ?

Selon Sandrine Vialle-Lenoël, auteure, le burn-out est un ensemble de signes cliniques et de symptômes que peut présenter un salarié dans des circonstances professionnelles particulières. Cependant, elle souligne que le burn-out résulte de la conjonction de plusieurs éléments distincts, et que la position personnelle de chaque individu joue un rôle. En d’autres termes, face à une même situation, certaines personnes peuvent développer un burn-out avancé, tandis que d’autres parviendront à arrêter le processus avant qu’il ne s’aggrave.

Ce phénomène n’est pas toujours facilement identifiable. Il évolue souvent de manière insidieuse, progressant lentement. La psychosociologue explique que le burn-out est un processus avec des symptômes qui se manifestent au fil des semaines, voire des mois. Les personnes concernées ne se rendent pas toujours compte qu’elles sont en train de sombrer. Le salarié, souvent très investi dans son travail, tente de faire bonne figure et continue jusqu’à ce que son corps ne puisse plus tenir. En fin de compte, le burn-out se caractérise par une fatigue persistante, qui ne cède pas même au repos.


👉 III Le burn out et les assistants et office managers :

Le burn-out est une réaction consécutive à un stress professionnel chronique. Il se caractérise par trois dimensions :
  1. Épuisement émotionnel : Les assistants et office managers peuvent se sentir vidés de leurs ressources émotionnelles, ce qui peut affecter leur capacité à gérer les exigences du travail.
  2. Dépersonnalisation ou cynisme : Insensibilité envers l’environnement de travail et la déshumanisation des relations avec les autres (collègues, clients, etc.) sont des signes courants de burn-out.
  3. Sentiment de non-accomplissement personnel au travail : Lorsque les attentes professionnelles ne sont pas satisfaites, les salariés peuvent ressentir un sentiment de gâchis et de dépréciation de leurs résultats.
Pour prévenir l’apparition du burnout chez les assistants en entreprise, voici quelques mesures essentielles :
  1. Aménagement du travail : Veiller à ce que l’organisation du travail ne surcharge pas les collaborateurs et ne les mette pas en porte-à-faux vis-à-vis des règles et des valeurs de leur métier.
  2. Sensibilisation des managers : Les responsables doivent être conscients de leur rôle dans la prévention du burn-out et être attentifs aux signes avant-coureurs.
  3. Formation et accompagnement : Proposer des formations sur la gestion du stress, la communication efficace et la résilience.
  4. Équilibre vie professionnelle-vie personnelle : Encourager les collaborateurs à prendre des pauses, à se déconnecter après les heures de travail et à maintenir un équilibre sain entre vie professionnelle et vie personnelle.

👉 IV Témoignage 1 

Je ne peux pas dire que mon burn-out soit professionnel. Je n’ai pas travaillé en environnement toxique, je n’ai pas été harcelée ni en conflit avec l’un de mes collègues ou managers. Certes mes employeurs ont régulièrement profité de mon implication, mais je n’ai pas posé les limites. J’étais mue par une soif de challenge et de reconnaissance, une certaine envie d’évoluer aussi. Mais pas uniquement dans le travail. 

J’ai hérité d’un trouble anxieux généralisé que j’ai royalement ignoré. Je ne voulais pas d’enfants de peur de leur transmettre mon héritage maudit mais la soif d’amour l’a emporté : j’en ai eu deux et je les aime plus que tout. Si bien que dès ma première grossesse, j’ai employé toute mon énergie (anxieuse et anxiogène) à améliorer mon confort de vie. Quelques années et de nombreux combats solo plus tard, j’y suis arrivée. Une vie amoureuse stable et équilibrée avec un compagnon formidable, deux beaux enfants, un chat, une jolie maison, des amis, des copains, des connaissances, des projets…Je peux même afficher fièrement une certaine reconnaissance professionnelle et une évolution à mon image qui m’anime et me stimule. Un projet particulier m’anime: créer mon entreprise et me libérer du poids du salariat. Et comme toujours, je me suis jetée à corps perdu dans l’objectif.

Bizarrement, c’est le moment que mon corps a choisi pour dire « stop, tu te calmes maintenant ! » et mon cerveau a suivi. Altération de la mémoire à court terme, fatigue intellectuelle très tôt dans la journée, angoisses, irritation…

Ce matin-là j’ai tout juste réussi à atteindre le canapé avant de m’écrouler dessus et de m’endormir dans mes larmes. J’avais pourtant un déj’ pro avec une personne que j’avais hâte de rencontrer. J’ai des valeurs fortes…très fortes…ne pas respecter mes engagements est absolument inenvisageable dans mon monde. J’avais déployé tant d’énergie à développer mon réseau, à travailler mon image… J’ai pensé que j’avais l’habitude d’être fatiguée, qu’après une bonne douche ça irait mieux, que je ne pouvais pas tout gâcher pour « de la fatigue ». Mais je n’ai pas pris de douche ce jour-là et je n’ai toujours pas rencontré cette personne que j’avais hâte de rencontrer…(mais j’ai pris des douches depuis).

Voici donc où j’en suis aujourd’hui : repos, repos et …ben oui, repos ! Peu m’importe le temps que ça me prendra puisque c’est le bon moment pour moi de dire adieu à mes vieux démons, de continuer ma nouvelle vie sur les meilleures bases car « qui veut voyager loin ménage sa monture ». Je n’ai plus assez d’énergie pour mal l’employer à ce dessein de toute façon, hors de question pour moi donc d’en faire trop pour aller mieux. Quelques mois de repos plus tard (la durée du repos est à la hauteur de la durée du mal…), je mesure l’importance de s’accorder chaque jour un moment pour soi, quelle que soit sa durée et quelle que soit la façon dont il est employé. Pour se recharger, se recentrer. De même que je mesure l’importance d’être aligné.e avec ses valeurs…Sujet d’actualité…Coïncidence?

Toi qui me lis, si je peux me permettre un ou deux conseils émanant de mon expérience, quelle que soit la tienne, aucun projet pro ou perso ne mérite que tu dépenses une énergie à rester sur le carreau. Investis-toi certes mais en posant tes limites, n’hésite pas à prendre soin de toi de toutes les manières possibles, avec la famille, les amis et SOLO !


👉 IV Témoignage 1 

Je suis Sylvie et en 2020, j’ai vécu une expérience qui aurait pu être sponsorisée par le comité anti-rigolade : le burn-out ! Comment et pourquoi, me demandez-vous ? 

J’étais employée dans une entreprise avec plus de 1 000 salariés, une véritable fourmilière humaine. De mes 20 ans à mes 46 ans, l’âge de la retraite anticipée, j’adorais mon boulot et le lien avec mes collègues.

J’ai sacrifié des heures interminables, au point de ne pas voir mes enfants grandir. Fin 2019, changement de responsable. Cette dernière, qu’on appellera Véronique (rien contre les Véronique, promis), a décidé de ne pas toucher aux montagnes de tâches laissées par ma précédente responsable. Résultat : une avalanche de boulot, et moi au bord du gouffre. Bref, une responsable toxique.

Un jour, convocation dans son antre, des reproches à n’en plus finir, le tout agrémenté de gestes dignes d’un mime en plein désespoir. Nerveuse, j’ai laissé échapper des larmes, un vrai festival. Dans un élan dramatique, je me suis précipitée chez mon médecin le soir même, je pleurais sans cesse et grosse fatigue. Résultat : arrêt de travail et traitement, avec en bonus des nuits agitées mais elles étaient déjà agitées depuis des mois et des mois.

Après des semaines de pause, j’ai repris le travail, bien décidé à ne pas laisser la folie l’emporter. J’ai fait face à la COVID avec autant de bravoure qu’une super-héroïne en collants (virtuels). J’ai finalement demandé une rupture conventionnelle et quitté le navire fin 2020.

C’est là que j’ai pris les choses en main. Deux mois pour moi, entre rendez-vous oubliés et une initiation au Reiki, qui m’a redonné foi en la vie (ou en la force mystique, au choix). J’ai marché dans la nature comme si ma vie en dépendait, couvrant plus de 100 km par mois, une performance olympique à ma façon. Enfin, je respirais et redécouvrais la vie.

Consciente qu’il me fallait reprendre le travail, j’ai commencé à travailler sur mon projet d’assistante administrative indépendante pour les professionnels et les particuliers. En 2021, j’ai créé ma micro-entreprise, j’ai fait du porte-à-porte façon super-héroïne des affaires, distribuant des flyers et des cartes de visite comme si c’était la quête du Graal. Aujourd’hui, je suis fière de mes exploits, et ma famille me soutient depuis le début comme si j’étais la rockstar du télétravail.

Cela fait maintenant deux ans que je suis indépendante. Ce n’est pas facile, car la route est encore longue, mais je ne baisse pas les bras. Même si mes doutes surviennent, ma petite voix intérieure reste positive. J’ai fait le choix de rebondir rapidement pour ne pas me laisser sombrer dans l’obscurité, conscient que chacun avance à sa manière.

Ma vie a pris un virage à 180 degrés, et je ne vois plus le monde du travail de la même façon. Il ne faut jamais abandonner ses rêves, qu’ils soient professionnels ou personnels. Et surtout, le plus important, c’est de penser à soi, avec une bonne dose d’humour pour pimenter la vie !


Si vous aussi, vivez des moments difficile, sachez qu’il existe des associations pour vous aider : 

https://www.linkedin.com/company/association-l-burn-les-burnettes/
https://www.linkedin.com/company/vlb-vaincre-le-burn-out/about/
https://www.linkedin.com/company/clubdesbetb/

Assistant ou Office manager; vous êtes en Nouvelle Aquitaine et souhaitez bénéficier de la dynamique de notre association, rejoignez- nous pour cette nouvelle année : Adhérez ICI 

Nos prochains ateliers : 

Et pour apprendre à dire Non pour mieux se dire OUI à soi , notre prochaine visioconférence sera animée le 12 mars par Dominique CHARMES – Coach en développement personnelINSCRIPTION


Noëlle HERBILLON