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Le billet de Josette | Résistance

L’un des personnages symboliques de la Résistance c’est Jean Moulin (en photo) et nous célébrons, cette année, les 80 ans de sa disparition. Le 14 février 1943, Jean Moulin arrive à Londres rendre compte de sa mission à Charles de Gaulle et celui-ci le décore de la croix de l’ordre de la Libération (en photo). Les résistants ont été nombreuses et nombreux « à ne rien lâcher », suivant l’expression que je considère comme galvaudée de nos jours, pour que la France reste française et je m’interroge beaucoup sur mon positionnement personnel. Aurais-je eu le courage de tous ces braves ? Aurais-je eu l’audace de m’engager ? Aurais-je été digne de ces femmes et de ces hommes à la destinée exemplaire ? Ces questions, je l’espère de tout mon être, resteront sans réponse car notre pays est en paix. « Pourvou qu’ça doure ! » comme le disait si bien Letizia Bonaparte à propos des victoires de son fils Napoléon 1er !

Je rédige ce billet le 8 mai. Tout comme le 11 novembre ces deux dates, à la forte signification pour notre peuple, ont également un sens particulier pour moi : elles sont les dates de naissance de mes grands-mères toutes deux résistantes à leur manière. Leur petite-fille se devait donc de résister également. Minuscule résistance certes, mais résistance quand même !

J’ai résisté, résiste encore et résisterai toujours pour ces métiers administratifs si essentiels et… je ne suis pas la seule ! J’en veux pour preuve deux épisodes marquants qui se sont déroulés ces 20 et 21 avril à Bordeaux et à Toulouse.

Pour célébrer dans la joie l’édition 2023 de la fête des assistant(e)s, créer une nouvelle synergie entre tous les métiers de la filière et réactiver de l’énergie positive après ces années complexes la FFMAS Gironde et la FFMAS Haute-Garonne ont décidé d’organiser, pour leurs régions et le national, deux évènements festifs et professionnels.

« Le casino royal des mots » pour la FFMAS Gironde. On se voit déjà en train de gagner mais sans Daniel Graig !

« Le bal des assistant(e)s » pour la FFMAS Haute-Garonne. Quoi de plus joyeux qu’un bal ?

Il m’a fallu faire un choix : aller à Bordeaux ou à Toulouse ! C’est dans ces moments que j’apprécierai posséder le don d’ubiquité ! La ville rose a gagné : je travaillais le 20 !

Bordeaux le 20 avril

Les festivités ont commencé par le webinaire national « Osez la confiance et la collaboration » animé par Sandra Coutoux. Elle a invité les participant(e)s à se libérer de leurs conditionnements pour mieux se relier à la magie de la vie. (Ce webinaire était un webinaire proposé au national)

Soirée phare à la Grande Poste, lieu improbable que je ne connais pas mais dont tous les Bordelais me vantent l’attractivité.

Un début enchanté grâce à quelques sketchs du génial Raymond Devos. Qui mieux que lui pouvait lancer la roue du Casino des mots ? Esprit puissant et jongleur magique des vocables je suis persuadée qu’il aurait apprécié le partenariat entre la FFMAS et le Projet Voltaire permettant d’obtenir le certificat Voltaire.

Je passe ma vie à répéter, à seriner jusqu’à en devenir obsessionnelle, qu’une orthographe irréprochable est une compétence incontournable dans une carrière administrative. Si les erreurs lexicales et orthographiques de ma fleuriste ou de mon plombier ne me gênent pas (quoique !) celles commises par des secrétaires/assistant(e)s me mettent les nerfs en pelote. Je m’acharne à répéter inlassablement dans mes formations « Si vous n’êtes pas responsable du fond vous êtes toujours responsable de la forme » !

De surcroit imaginez l’intérêt des recruteurs s’ils lisent les niveaux « expert orthographique » et « expression élaborée » dans un CV. Ces plus indéniables ouvrent beaucoup de portes. J’en profite d’ailleurs pour rappeler qu’une remise de 20 % est accordée par le Projet Voltaire aux adhérent(e)s de la FFMAS et de 5 % pour les personnes se recommandant de la FFMAS. « On le sait Josette alors pourquoi le rappeler ? ». Il faut croire que beaucoup l’ignore car j’ai un nombre important de stagiaires qui s’inscrivent aux formations du Projet Voltaire et ne le signalent pas !

Pour clôturer cette journée le dîner fut fort apprécié des participant(e)s. Ma question très personnelle : y avait-il de succulents cannelés en dessert ?

Je remercie et félicite Martine Baudon, Marie-Bernadette Hais, Marie-France Rychener, Julien Soulié Membre du comité d’experts du Projet Voltaire ainsi que les étudiants du BTS SAM et leurs professeurs du lycée Nicolas Brémontier sans oublier Noëlle Herbillon présidente stimulante et pétillante de la FFMAS Gironde. Ils se sont engagés, ont fait de cette soirée un évènement mémorable et résistent pour faire briller les métiers administratifs. « Si tu veux faire quelque chose, ou tu trouves un moyen ou tu trouves des excuses », Emmanuel Pinda. Toutes et tous s’ingénient à trouver des moyens. Bravo !

Toulouse le 21 avril

Forcément je vais être plus longue car j’étais présente dans la capitale de cette odorante et délicate violette. Déroulé en 3 actes pour cette dense journée à l’hôtel Mercure Compans Caffarelli piloté de main de maître par Lionel Bouchand.

Acte 1 – Rencontre avec des professionnels inspirants.

Inspirants est le mot juste mais faible au regard de ce que j’ai entendu. Je qualifierai ces intervenants d’ « actionneurs » même si ce terme est impropre pour décrire des êtres humains. J’y tiens car ils actionnent les leviers appropriés pour résister et promouvoir les métiers administratifs.

Prise de micro par Silvia Monti et Isabelle de Brito, assistantes de direction chez NATIXIS, une des premières entreprises ayant rejoint le LAB FFMAS INNOV’Action et engagées pour la FFMAS via une adhésion collective pour l’ensemble des assistant(e)s. Elles ont choisi de démarrer par une vidéo de 10 minutes et nous ont présenté leurs excuses pour sa longueur ! Je sais, pour l’avoir entendu, que toute l’assistance aurait voulu que cela continue et moi la première. Si j’ai beaucoup apprécié les témoignages des différents managers quant à leurs regards et leurs justes commentaires sur l’assistanat, j’ai été subjuguée par les paroles de la Directrice générale Stéphanie Paix. Cette femme a une vision claire, pertinente et bienveillante du métier. Simple, accessible et généreuse, elle porte son nom avec élégance et sa fonction avec humilité ! Si tous les managers fonctionnaient comme elle la vie des assistant.e.s serait palpitante, très confortable et radieuse.

Je reviens à Silvia et Isabelle. Membres du comité de pilotage et animatrices de la communauté Assis’N@t (300 assistantes de Natixis et ses filiales), elles ont magistralement démontré l’importance de se regrouper, de faire corps pour se préparer aux enjeux de demain. Passionnées et passionnantes elles tirent toutes les manettes, donnent de leurs personnes et, par voie de conséquence, Natixis s’engage à leurs côtés. Pour recevoir il faut demander, mais pour demander il faut donner. Règle d’or des DDR !

Table ronde/débat animé par le talentueux et fidèle Jean-Christophe Thibaud. Verve et compétences maîtrisées, c’est toujours un plaisir de l’écouter.

Dirigeante du groupe Jimenez, entreprise de transport et logistique de plus de 700 salariés, Valérie Jimenez, également très engagée en Occitanie (Présidente déléguée au Medef 31 et élue à la CCI), a encensé Cora Marrot, son assistante, laquelle lui a rendu la pareille. À noter que Cora est également coordinatrice du réseau d’entreprises REESO. Complices, complémentaires et très investies ce fut une joie de les entendre « raconter » leur productif et chaleureux tandem.

Fort témoignage de Martine Larivière pour se former tout au long de la vie et être actrice de son parcours. Si vous voulez en savoir plus relisez mon billet intitulé Donner pour recevoir.

Osez avoir une longueur d’avance fut le final de l’acte 1 par Hélène Vie. Fondatrice en 1993 de « La maison de la violette », fondatrice et présidente de l’association Femmes Chefs d’Entreprises Occitanie, membre élue codir Medef 31, membre élue à la CCI, ambassadeur de Toulouse, cette femme respire la force et l’engagement.

Qu’aurais-je pu ajouter à part l’irrépressible envie de crier dans l’amphithéâtre : « J’espère que les managers et les assistant(e)s présent(e)s ont pris des notes » car tout était dit ? Je me suis contentée d’applaudir longuement le puissant investissement de toutes ces personnes.

Acte 2 – Découverte des partenaires de la FFMASS Haute-Garonne et cocktail dînatoire

14 partenaires ont accepté de participer à cet évènement. Réel plaisir de les rencontrer et d’échanger. La FFMAS 31 est heureuse et honorée de leurs soutiens et, pour certains, de leurs indéfectibles fidélités. Sans eux elle serait dans l’incapacité d’ouvrir le champ des possibles, d’innover et de se projeter. Qu’ils en soient remerciés.

Concernant le cocktail dînatoire proposé par le Mercure Compans au sein des espaces WE, je ne peux qu’écrire que nous nous sommes régalés. Tout était parfait.

Acte 3 – Le 1er bal des assistant(e)s.

Une très belle fête, une ambiance joyeuse et débridée et de la bonne musique grâce au DJ Anthony O’Brien. Même si l’agilité de mes 20 ans n’est plus au rendez-vous l’envie de danser était bien présente.

Qui remercier ? Je cite toutes les organisatrices et leur tire mon chapeau bien bas. Applaudissez par ordre alphabétique les enthousiastes et engagées membres du groupe de travail et du bureau : Anne-Sophie Aucelli, Johanna Barro-Bonazza, Nicole Bellurier, Annick Briand, Laurence Fournier, Sonia-Eva Gonzalez, Martine Larivière, Nathalie Pezo, Claudia Piras, Isabelle Quenon, Virginia Randado. Et que serait la FFMAS31 sans son guide/présidente à savoir Monique Jany pour le coup inspirante et « actionneuse » ? Standing ovation mesdames. Vous avez relevé le défi et vous pouvez être fières.

J’ai cité Emmanuel Pinda pour Bordeaux et vais réviser la célèbre citation de John Fitzgerald Kennedy pour Toulouse « Ne vous demandez pas ce que votre métier peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre métier ». Mesdames c’est chose faite et vos objectifs sont atteints au-delà de vos espérances.

J’en ai terminé avec ce mini « reportage » de ces deux évènements bordelais et toulousain et je suis sûre que vous vous interrogez sur le bien-fondé de ma démarche pour ce billet intitulé Résistance.

Je suis très attentive à tout ce qui touche, de près ou de loin, aux métiers administratifs en général et au secrétariat/assistanat en particulier. Je suis capable de pousser des coups de gueule tout comme je sais complimenter et mettre en lumière une action innovante et remarquable. Je ne suis jamais indifférente à tout ce qui se passe et je rêve d’un monde meilleur. Bien consciente que les professions administratives sont en danger si nous ne bougeons pas, je vous informe des difficultés rencontrées çà et là car je suis transparente et n’écris jamais rien par hasard. Tout cela vous le savez si vous me faites l’honneur de lire mes modestes billets.

Au revers de la croix de la libération, est inscrite la devise latine Patriam servando, victoriam tulit (« En servant la Patrie, il a remporté la victoire »).

J’ai le plus profond respect pour les 1 061 décorés(1) de cette croix et suis bouleversée quand je lis leurs prouesses, leurs engagements et leurs sens du devoir. Je vais cependant m’autoriser une incongruité, déplacée pour certain(e)s mais venant de mon cœur, tant je suis soucieuse du devenir des métiers administratifs. J’espère que personne ne m’en voudra.

En servant le métier(2), elle/il a remporté la victoire.

Servir. Quelle puissance dans ce verbe ! Servir un métier, une entité, des êtres humains… Quoi de plus noble ? Servir c’est aussi résister et ce n’est pas Jean Moulin qui aurait dit le contraire. Résister à l’envie de tout envoyer valser. Résister à la flamme qui s’éteint et tout faire pour la rallumer. Résister à la faiblesse qui nous envahit et reprendre vaillamment son bâton de pèlerin pour repartir de plus belle. Résister au doute, à l’inertie, au désenchantement, à la souffrance… Je rédige ces phrases pour des personnes bien précises qui se reconnaîtront. Je sais qu’elles traversent une parenthèse désenchantée de leur vie et qu’elles doivent reprendre leur souffle aussi je leur envoie toute ma capacité à résister.

Pour les autres… Résiste. Prouve que tu existes ! Michel Berger.

Au fait :

« Que nous le voulions ou non, que nous le sachions ou non… nous sommes responsables de ce qui nous unira demain ».

Simone Veil

Tout est dit !

Josette Dubost
Membre fondateur, expert métier FFMAS

(1) Les croix attribuées sont au nombre de 1 061 : 1 038 à des personnes, 18 à des unités militaires et 5 à des villes.
(2) Métier : Officium en Latin.