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Le billet de Josette | Quelle vitalité pour nos deux Magnifiques

L’actualité brûlante me fait dériver : une idée de billet arrive et, crac, elle est happée et une autre s’impose. C’est encore le cas pour ce billet d’octobre 2021.

La disparition de notre «Bébel» national m’a touchée. Au sommet des étoiles il symbolisait la joie de vivre, l’énergie, le naturel et la simplicité. Je reconnais bien volontiers que j’aimais sa «gueule de boxeur», son éclatant sourire, son état d’esprit toujours positif malgré l’adversité de sa fin de vie. J’admirais son prodigieux talent de comédien : ses films et ses phénoménales interprétations théâtrales m’enchantaient. J’y ajoute la dévotion qu’il portait à ses parents et l’amour de ses enfants et petits-enfants. Voilà, c’est écrit, je l’aimais tout simplement et comme j’aurais été heureuse de faire partie du cercle de ses intimes, mieux : être son assistante !

Rares sont ses détracteurs et pour une multitude d’entre nous il était le pote que l’on aurait aimé avoir. Etrangement, bien que n’apparaissant plus sur les écrans ou sur scène depuis de nombreuses années pour les raisons que l’on connaît, il était toujours présent. Le mot est lâché : la présence. C’est inné : vous l’avez ou ne l’avez pas. Entouré de sa bande de célèbres copains on ne voyait que lui, il rayonnait. C’était inexplicable et du domaine de l’indicible.

Un autre étincelait tout autant et sa présence éclipsait les autres. J’ai nommé «Nanard le boss». On peut le détester et le critiquer ou l’aimer et l’encenser mais une chose est certaine, il ne laissait personne indifférent. Son charisme balayait tout. Ecrire qu’il était resplendissant est bien fade au regard de ses innombrables talents de chanteur, d’homme d’affaires, de comédien, de sportif, d’animateur télé,… Il touchait un domaine et la magie opérait : il brillait de mille feux. J’ai toujours pensé (cela n’engage que moi) que la flamboyante réussite d’un individu suscite convoitise et jalousie et l’inévitable arrive : le lynchage pointe son horrible face. En plus «Nanard» était bel homme et très épanoui dans une riche vie familiale ! Aux States il aurait fait fureur !

«Ok Josette mais quel est le rapport entre le secrétariat/assistanat, Jean-Paul Belmondo et Bernard Tapie ?» devez-vous penser ! C’est simple et lumineux pour moi : ils incarnaient la vitalité et j’affirme, péremptoire, que cette vitalité fait cruellement défaut de nos jours dans le monde administratif.

L’un et l’autre ont réussi à aller bien au-delà des attendus : ils auraient dû quitter cette terre depuis longtemps mais ont résisté grâce à cette colossale vitalité ancrée en eux. Depuis leurs départs, les 6 septembre et 3 octobre, j’écoute les témoignages et, plus j’écoute, plus je me dis que la leçon de vitalité qu’ils nous ont prodiguée est le levier incontournable de toute réussite y compris dans le secrétariat/assistanat.

Certes la réussite est un vaste mot lequel recouvre une multitude de concepts et chacun de nous a une notion soit floue soit claire du verbe réussir. Approximative ou précise la réussite, quelle qu’elle soit, n’arrive jamais par hasard. Je l’ai déjà écrit et le répète inlassablement : nous sommes tous différents et la vitalité peut faire défaut à certain(e)s pour avancer et, justement, réussir. Il faudrait quand même que cet évident et simple principe de base soit bien ancré dans les esprits des enfants pour qu’ils deviennent des adultes épanouis et évitent, ainsi, de patauger par la suite dans d’horribles aigreurs et d’infâmes tourments.

A cet égard Daniel Pennac nous l’enseigne : «C’est le propre des êtres vivants de faire aimer la vie, même sous la forme d’une équation du second degré, mais la vitalité n’a jamais été inscrite au programme des écoles !»  Jean-Paul Belmondo et Bernard Tapie étaient uniques. Leurs triomphantes vitalités n’ont pas empêché les autres de réussir ! Je suis même persuadée qu’elles ont dû être d’inspirants déclencheurs pour certain(e)s.

J’ai eu l’honneur de côtoyer de grands capitaines d’industrie dans ma longue carrière et ai également rencontré ce que je nomme des «sous-chefaillons de service». Les premiers, déployaient toujours une énergie positive. L’ardeur qu’ils mettaient à motiver leurs collaborateurs, à lancer des idées et à instaurer un climat fécond de productivité dynamisaient les troupes. Leur cercle d’influence s’agrandissait de jour en jour. Les seconds, imbus de leurs personnes, bien qu’insignifiantes et détestables, étalaient leurs négativismes démobilisateurs et faisaient fuir tout le monde.

Il en va de même dans le petit monde du secrétariat/assistanat. Dès que Cunégonde Michu* passe les portes de son bureau un vent de désenchantement souffle subitement et la morosité s’installe. Plus personne ne lui demande comment elle va car elle ne va jamais. Elle raconte, à qui veut bien l’écouter, toutes les catastrophes qui lui tombent sur la tête. Aigrie, elle considère que ses collègues mènent, toutes et tous, une vie de rêve, harmonieuse jonchée à chaque instant de pétales de roses et, qu’elle seule, subit le pire ! Cunégonde exhale le négatif : elle geint, critique, marmonne et «fait la gueule» même en formation ! Son comportement induit deux monstrueuses pertes : temps et énergie !

J’en ai encore reçu une preuve en ce mois de septembre ! Quel bonheur de me retrouver dans une salle avec cinq êtres humains en chair et en os ! Certes l’écran géant trônait pour trois prudentes et éloignées géographiquement mais pouvoir rencontrer physiquement la majorité de mes stagiaires fut une réelle joie ! Vive le présentiel !

Je vous résume rapidement la situation :

  • trois jours intensifs de formation pour huit assistantes, dont deux de Direction générale,
  • toutes les huit issues d’horizons très différents : multinationale, administration, PME… (c’est ce qui se nomme un inter dans notre jargon),
  • une assistante top, ouverte, fonceuse, au dynamisme éclatant et soucieuse d’accroître ses performances pour «mieux servir le collectif» (sic),
  • deux dubitatives quant à leurs positionnements et venant chercher des «remèdes miracles» pour appréhender efficacement leurs missions (j’ignorais que j’avais le don de faiseuse de miracles !),
  • quatre désenchantées et démotivées. Notez que trois avaient été inscrites à cette formation sans l’avoir choisie ! Avouez que c’est significatif !
  • et une Cunégonde Michu faisant partie du clan des «marmonneuses» ci-dessus décrit. Cunégonde avait été sommée par son manager de suivre cette formation ! J’ai bien écrit «sommée» : son n+1, exaspéré par son comportement, ne lui avait pas laissé le choix. Le plus incongru est qu’elle a narré la chose sans s’interroger ni s’interpeller et a asséné : «Mon chef exagère. Il m’oblige à suivre une formation qui ne m’intéresse pas et dont je n’ai pas besoin !». Je me suis dit que j’allais devoir mobiliser toutes mes forces et mon professionnalisme et, surtout, rester zen ! Les mystères insondables et abyssaux du cerveau me font et me feront toujours naviguer sur les flots de la perplexité !

Ecrire que j’ai été épuisée à la fin des 3 jours est en dessous de ce que j’ai ressenti le vendredi soir. Ma légendaire vitalité était au niveau 0 et suis passée directement à mon 4ème D (dodo) en éliminant les 3 autres (douche, dîner, détente) ! J’ai déployé une telle énergie pour motiver les cinq et faire éclater la confiance en elles chez les deux dubitatives que j’étais rincée. Même pas bonne à essorer la mère Josette : je n’avais plus un poil de sec mais, dans ma tête, une petite étoile de satisfaction brillait !

A chaque fois que j’énonçais des évidences comme : «N’attendez pas qu’il se passe quelque chose. Allez vers… au lieu d’éviter de…», j’avais systématiquement deux voire quatre réfractaires : «Oui mais mon chef ne m’écoute pas !». «Oui mais chez nous les secrétaires ne sont pas reconnues !». «Je veux bien essayer mais je suis certaine que cela ne marchera pas !». «Quoique je fasse cela ne va jamais !». «Si c’est pour entendre un refus je préfère m’abstenir !». «Je suis assistante depuis 23 ans et je sais ce que j’ai à faire !»…

5, 10, 20 fois j’ai remis mon métier sur l’ouvrage. J’ai fourni des exemples, ai étayé mes propos avec des arguments factuels, j’étais tellement convaincante que l’une du groupe des 4 a réagi favorablement à la fin de la matinée du deuxième jour : «Je viens de réaliser Josette que cela ne peut venir que de moi. Si je ne bouge pas et si je ne m’investis pas je ne récolterai rien».

A force de m’entendre seriner des lapalissades remarquablement soutenue, je le reconnais, par l’assistante top, j’ai réussi à leur faire prendre conscience de l’importance de s’investir personnellement. Même Cunégonde est repartie ragaillardie et souriante (léger certes mais sourire quand même !) d’où la petite étoile dans mon cerveau ! Maintenant une question demeure : oseront-elles œuvrer dans ce sens dans leurs fonctions respectives ? Seuls leurs managers pourront répondre !

Pourquoi vous raconter tout cela ? Parce que je suis énervée. Oui oui énervée et même en colère. Je ne sais plus quoi écrire et quoi inventer pour dynamiser, stimuler, donner l’envie pour faire bouger les troupes. Que 3 assistantes soient dans l’obligation de suivre une formation est anormal et inacceptable. Quant à être «sommée» pour la 4ème cela relève de l’intolérable. Ces actes de choix de formation et d’inscription auraient dû venir d’elles et pas de leurs managers. La passivité ne mène à rien, l’attentisme non plus ! Accroître ses compétences ne s’improvise pas et les connaissances acquises en 1990, 2000 ou 2010 sont déjà dépassés. Que dire des miennes si je n’avais pas bougé depuis 1970 ?

Quand le personnel administratif va-t-il réaliser que les changements,
les montées en puissance, les promotions, la reconnaissance
ne pourront venir que de lui et de lui seul ?

Didier Court nous l’a pourtant appris : «La maîtrise et l’excellence ne sont pas une question de gènes ou de chance, mais le résultat ultime d’un long travail de recherche, de la soif d’apprendre et de progresser. Atteindre l’excellence est plus aisé lorsqu’on est passionné ! Car la passion est source d’énergie, elle même source de courage !».

Corinne Tarditi est insérée dans l’image. Elle est l’exemple même de la secrétaire qui n’a rien attendu et s’est «bougé les fesses». Corinne est l’assistante de François Houllier PDG de l’IFREMER à Brest. 53 ans, mère de 3 enfants et grand-mère de 2 petits bouts, elle a traversé, comme tout le monde, de dures épreuves mais n’a jamais flanché. Femme de conviction et de courage, ses difficultés ont renforcé son désir de les surmonter et d’aller de l’avant.

J’ai connu Corinne en 2008. Elle venait de lancer un projet de GED au sein de l’IFREMER lequel a fait mouche : elle a reçu, avec son groupe pilote composé de 6 autres assistantes, le Prix de Contribution à la dynamique de l’Institut en 2009. Son engagement dans le métier est tel qu’elle est passée cadre ce qui n’était jamais arrivé pour une assistante dans sa structure.

Très investie dans sa chère ville brestoise elle fonce, n’attend pas que l’on vienne la chercher et montre quotidiennement son dynamisme et son énergie. Corinne est à l’identique professionnellement. Tout comme «Bébel» et «Nanard» sa vitalité indéfectible irradie et la porte vers les sommets de la réussite.

Alors, décidez maintenant et une bonne fois pour toutes, de donner rendez-vous quotidiennement à cette vitalité, à la passion, l’énergie, l’ardeur, la vigueur et le tonus. Ils vous feront réussir et vous permettront d’atteindre vos buts et d’afficher votre réussite. Rayez fermement de votre vie l’abattement, le découragement, l’inertie, l’indolence, l’apathie et l’atonie. Ils ne vous apporteront que déboires, frustrations et acrimonie. Osez et foncez car

«La vie est un risque. Si tu n’as pas risqué, tu n’as pas vécu.
C’est ce qui donne… un goût de champagne

Soeur Emmannuelle

Tout est dit !

Josette Dubost
Membre fondateur, expert métier FFMAS

* J’espère, de tout mon cœur, que Cunégonde Michu n’existe pas dans la vraie vie ! Si tel est le cas je lui présente mes excuses les plus sincères. Tout comme celles d’Aldebert Michalon son collègue et Artémise épouse d’Aldebert, j’ai inventé ces identités il y a 40 ans pour particulariser et renforcer mon propos ! Des stagiaires m’ont même avoué lancer à un(e) collègue ronchonneur(euse) «Arrête de faire ta Cunégonde !». Peut-être les retrouvez-vous tous les trois dans un prochain billet !