Suis-je en capacité de rédiger quelques lignes sur le confinement des secrétaires /assistant(e)s ? Telle fut ma première interrogation pour ce billet si spécial. A cette simple question, une déferlante d’autres interrogations m’a envahie. Dans quelle force irais-je puiser l’envie d’écrire sur cette affligeante période de notre vie ? Beaucoup n’en sortiront pas indemnes et je considère comme inutile de remuer le couteau dans la plaie. Où et comment irais-je trouver l’énergie de jeter des mots sur ces maux ? Ce sombre intervalle va peser lourd sur le destin psychologique, économique et social de notre pays voire de notre humanité…
A titre d’exemple personnel : si l’on m’avait dit un jour que je disposerais de 2 mois pour rester chez moi, entourée de mes chers livres, j’aurais sauté de joie. Les deux mois sont passés et je n’ai rien lu ! A cette inertie lecturale s’est ajoutée la culpabilité. Coupable de ne pas avoir sauvé des vies. Coupable de ne pas avoir contribué à faire tourner l’économie de mon pays. Coupable d’avoir été improductive et inutile.. Ma seule excuse : 71 ans ! Même si certain(e)s ont appris à coudre, relu l’intégral de Montesquieu, cuisiné comme le regretté Monsieur Paul*, pris des cours accélérés de flûte à bec, travaillé leurs abdos tous en gérant trois marmots dans 50 m² et un manager soucieux de sa première expérience de télétravail et angoissé par la survie de l’entreprise, pour une grande majorité, j’ose l’écrire, ce fut une «parenthèse merdique». Je fais partie de cette grande majorité.
Donc… Vive le déconfinement ! Que ce mot est moche ! Je vais plutôt parler d’aération ! S’aérer physiquement certes mais s’aérer aussi les méninges. Apporter un souffle nouveau à sa vie professionnelle entre autres. C’est LE moment. Le train de «l’après» est en gare et partira sans vous si vous ne montez pas dedans maintenant.
Pendant ces deux mois j’ai consulté, analysé, approfondi, réfléchi et tenté de comprendre le chemin qu’allaient adopter, demain, les fonctions administratives (secrétaires, assistant(e)s, employé(e)s,…). Si j’avais bien conscience du caractère erratique des métiers administratifs, j’en suis arrivée à la conclusion qu’ils allaient encore être bouleversés et prendre un virage à 180°. J’en veux pour preuves :
- Tous ces managers qui se sont débrouillés seuls pendant deux mois. Ils l’ont fait et ont réussi donc… ils pourraient continuer ! Vous remarquerez que j’utilise le conditionnel. Par le fait il vous appartient de démontrer votre implication et votre utilité pour aborder sereinement l’avenir de votre métier.
- L’impact du digital, réfuté avant par certains réfractaires qui ont dû s’y mettre. Toujours peu convaincus ils seront néanmoins dans l’obligation de l’adopter définitivement. L’épisode digital va bouleverser vos vies professionnelles. A vous de vous former !
- Ces secrétaires/assistant(e)s obligé(e)s de télétravailler et n’arrivant pas à se connecter, à produire… Quid de leurs lendemains si les entreprises «imposent» le télétravail ? Mon mot d’ordre : bougez-vous !
- Tout ce personnel administratif impliqué, vaillant, faisant face, allant au-delà de ce qui lui était demandé et, asphyxié, jonglant quotidiennement entre contraintes quotidiennes insensées et Devoir animé par un fort esprit de conscience professionnelle ! Comment allez-vous faire reconnaître votre travail, vos nouvelles compétences, votre indéfectible engagement, votre énergie ? Vous être investis c’est bien et même très bien. Le faire savoir et le faire valoriser c’est encore mieux !
Quatre remarques liminaires auxquelles je pourrais ajouter beaucoup d’autres. J’ai donc décidé, pour cette première «semaine d’aération» de vous lancer 4 pistes de réflexion. Je les approfondirai dans les 4 billets des 4 prochains lundis. Ma réflexion sera articulée de la manière suivante :
Votre positionnement | Vos pistes | Vos démarches |
1 – Vos points de repères | Votre cadre de référence | Réfléchissez |
2 – Vos points de mire | Votre vision | Osez |
3 – Vos points de progrès | Vos motivations | Foncez |
4 – Vos points de convergence | Vos leviers | Brillez |
Dans l’attente de ces 4 futures semaines, je vous souhaite… Que pourrais-je bien vous souhaiter ? Aurais-je du mal à puiser dans mes ressources pour trouver les mots justes, percutants, positifs, sincères et, surtout, non larmoyants ? Cette période m’aurait-elle autant asséchée ? Que neni, mais mes souhaits seraient tellement longs que ce billet deviendrait indigeste alors… je préfère laisser la conclusion à Alfred de Musset.
«Les larmes du passé fécondent l’avenir».
Tout est dit !
Josette Dubost
Membre fondateur – Expert métier FFMAS
* Paul Bocuse