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Votre posture de chef(fe) d’entreprise

Retour sur l’atelier du 7 février 2023 animé par Laurence Luyé-Tanet

Devenir assistant(e) indépendant(e), se mettre à son compte en tant qu’office manager, c’est entrer dans le monde de l’entrepreneuriat et choisir le mindset qui va avec.

Pour se préparer à revêtir la bonne posture de chef(fe) d’entreprise, la FFMAS a invité Laurence Luyé-Tanet, auteure entre autres, de l’ouvrage Entrepreneurs, adoptez la bonne attitude.

Laurence est coach certifiée et thérapeute psychocorporelle et accompagne depuis plus de 30 ans particuliers et professionnels. Avec elle, nous avons échangé notamment lors de cet atelier sur les questions suivantes :

  • Être assistant(e) ET chef(fe) d’entreprise
  • La relation client / relation employeur
  • Savoir se positionner face à son client et face à soi-même pour asseoir sa posture et son statut de chef.fe d’entreprise

Parmi les difficultés évoquées par les secrétaires indépendantes, il y a celle de se sentir « chef(fe) d’entreprise » lorsque l’on travaille avec un ancien employeur, fait assez courant au moment où l’on débute. Laurence déconseille ceci, même si cela permet d’obtenir un(e) premier(e) client(e) plus aisément, car les confusions, d’un côté comme de l’autre, restent fréquentes : client(e)/employeur, prestataire/salarié(e), les frontières peuvent ne pas apparaître claires.

Par ailleurs, il faut vraiment se mettre en tête que ce n’est pas parce que nous exerçons en tant que freelances, que nous travaillons en solo, que nous ne dirigeons pas une entreprise. Comme le/la client(e), nous avons des charges à payer, nous possédons un statut identique, quelle que soit la taille de l’entreprise.

Afin que le/la client(e) ne nous traite pas comme un(e) de ses salarié(e)s, il est indispensable d’être au clair dans notre posture.

Ainsi, lorsque l’on questionne un(e) assistant(e) indépendant(e) sur la ou les raisons de son installation à son compte, certain(e)s affirment que c’était une évidence. Pour d’autres, c’est une envie de liberté, de conciliation vie professionnelle/vie personnelle qui est mise en avant. Or, comme le souligne Laurence, il ne faut surtout pas perdre de vue notre expertise et la valeur ajoutée que l’on apporte.

En effet, le coût que le/la client(e) engage en travaillant avec nous demeure bien moindre que ce qu’il/elle va gagner : bénéfice de temps, mais aussi d’argent puisque recruter un(e) secrétaire, c’est payer davantage de charges et un nombre d’heures plus conséquent. Faire appel à un(e) assistance freelance lui permet de ne payer que pour ce dont il/elle a besoin. En résumé, c’est un investissement pour lui/elle, on l’aide à développer son entreprise et c’est quelque chose qu’il ne faut pas hésiter à mettre en avant.

Alors oui, on ne va pas se mentir, adopter ce mindset* de chef(fe) d’entreprise, c’est bien souvent difficile. Pour arriver à valoriser votre rôle auprès des prospects et clients, vous allez devoir peut-être effectuer un travail sur vous-même et gagner confiance en vous. N’ayez pas peur de ceux qui vous affirment par exemple qu’ils n’ont pas de besoins ; dites-vous bien qu’il en existe d’autres qui en ont, n’insistez pas si l’issue semble impossible. Et puis restez conscient(e) que nous demeurons indispensables ! Si vous tombez malade et ne pouvez pas travailler pour votre client, peut-on dire qu’il n’y aura aucun impact pour lui et son entreprise ?

Tout ceci étant dit, on ne peut que se rendre compte de notre valeur ajoutée ; des aptitudes acquises lors de notre ancienne vie de secrétaire salarié(e), mais aussi dans notre vie personnelle : parents, par exemple, vous avez certainement développé des compétences fortement utiles dans l’entrepreneuriat, à commencer par l’organisation.

Eh oui c’est cela aussi gérer une entreprise, c’est s’appuyer sur notre expertise mais également sur nos ressources personnelles.

Comme le rappelle Laurence, la posture de chef(fe) d’entreprise n’est pas toujours évidente, car bien souvent, le client, surtout s’il n’a jamais fait appel auparavant à une assistante indépendante, ne connait pas forcément bien ses besoins ; il est primordial alors d’écouter ses demandes puis de reformuler, de poser des questions pour bien cerner ses difficultés. Lui adresser un questionnaire en amont de la première rencontre peut s’avérer judicieux, tout comme réaliser un audit ; parfois, le/la client(e) surestime ses besoins, parfois il/elle les sous-estime et ce travail prend alors tout son sens.

Par ailleurs, l’entrepreneur(e) que nous sommes, doit savoir poser ses limites : non, on ne travaille pas la nuit ou le week-end si ce n’est pas possible pour nous ; demeurez vraiment clair(e)s sur ce qui est négociable et ce qui ne l’est pas. Ne craignez pas de dire « non » à un client, cela permet aussi de vous positionner en tant que chef d’entreprise.

Idem, il peut vous être exigé d’exécuter des tâches non légales (comme la saisie comptable) ou vous pouvez être au fait d’actes malveillants, malhonnêtes ; dans tous les cas, c’est non, on arrête tout, il en va de notre responsabilité et de notre réputation… Pensez à relire la charte de déontologie de la FFMAS ! C’est aussi cela être professionnel, être un(e) chef(fe) d’entreprise.

Oui, on peut avoir besoin d’argent, ça se comprend, mais pas à n’importe quel prix, vous l’avez bien compris… Si vous constatez que tous vos clients sont difficiles, alors peut-être est-il temps de se repositionner. Quand nous sommes alignés, tout devient fluide, nous attirons les clients que nous méritons, gardez ceci en tête.

Comme nous l’avons évoqué plus haut, travailler sur sa posture est délicat, mais on en sort automatiquement grandi, car c’est cela l’entrepreneuriat, grandir, évoluer, connaitre des échecs et rebondir… Si jamais nous avons fait face à des expériences négatives, notamment lorsque l’on était secrétaire salarié(e), il faut éviter de s’attarder dessus, il faut avoir réglé ses problèmes relationnels et savoir qui on est en tant que personne. Cela se construit, prend du temps, mais le jeu en vaut la chandelle… et puis rien n’empêche de se faire accompagner si nous en ressentons le besoin et si cela permet d’avancer.

Alors, vous gagnez en confiance en vous et êtes prêt(e) à adopter une posture de chef(fe) d’entreprise, à abandonner l’ancienne de salariée ?

Si vous souhaitez en savoir davantage sur cette thématique, la FFMAS-ESI vous conseille de consulter le site de notre intervenante, Laurence Luyé-Tanet, que nous remercions vivement pour ces échanges.

Article rédigé par Delphine ROUBA
Copilotage de l’atelier et de l’animation
par Carole FEUGA et Ludovic MICHEL.

* mindset : état d’esprit

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