Dans un environnement professionnel, il n’est pas rare d’être confronté·e à des remarques déplacées, des commentaires sexistes ou des comportements irrespectueux. Apprendre à répondre avec élégance, fermeté et efficacité est une compétence précieuse qui peut transformer la dynamique de ces échanges. Michele Ruffault a animé un atelier « Comment muscler sa répartie face aux micro-agressions » pour ne plus jamais rester sans réponse face à ces remarques qui n’ont pas leur place au travail.
👉 Qu’est-ce que la répartie ?
Avoir de la répartie, c’est savoir répondre de manière rapide et pertinente dans des situations parfois tendues ou inconfortables. La bonne nouvelle : la répartie n’est pas innée, elle s’apprend et se pratique ! Cela est particulièrement utile pour faire face aux micro-agressions, ces remarques ou comportements insidieux qui peuvent affecter le climat de travail.
Vous aussi, vous repensez à ce que vous auriez dû dire quelques heures après la-dite remarque, alors que sur le moment rien n’est sorti de votre bouche ?
Mais pourquoi avons-nous l’impression de manquer de répartie ?
Certaines raisons courantes expliquent le manque de répartie :
- Peur de déplaire : une tendance, souvent chez les femmes, à vouloir éviter les conflits. Ce comportement est ancré dès le plus jeune âge par les diktats de la société.
- Envie de ne pas faire de vagues : une pression sociale qui pousse à se conformer.
- Paralysie émotionnelle : la surprise ou la colère bloque une réponse.
- Manque de pratique : ne pas savoir comment réagir efficacement.
- Absence de repères juridiques et personnels : ne pas connaître ses droits ou ses propres limites.
À l’inverse, celles et ceux qui brillent par leur répartie partagent certaines caractéristiques :
- Assurance : ils n’ont pas peur de s’affirmer.
- Pratique : leur habitude de réagir transforme leurs réponses en réflexes.
- Humour : ils savent désamorcer une situation en retournant la remarque à leur avantage.
On peut considérer qu’une personne a de la répartie lorsqu’elle parvient à :
- Répondre sans hésitation à une attaque ou à une remarque.
- Retourner une situation à son avantage avec humour ou assurance.
- Affirmer ses limites sans agressivité.
Pourtant, beaucoup de personnes se sentent démunies face à des micro-agressions. Le corps est parfois sidéré, aucun mot ne vient. Cette paralysie est normale. La première étape pour développer sa répartie est de conscientiser ces comportements et de les reconnaître pour pouvoir mieux y réagir.
👉 Comprendre les micro-agressions
Avant de réagir, il est essentiel de conscientiser les micro-agressions et de les identifier. Voici quelques notions clés :
- Harcèlement sexuel : propos ou comportements à caractère sexuel, souvent répétés, créant un environnement dégradant.
- Agression sexuelle : atteinte sexuelle avec violence, contrainte ou menace, touchant des zones corporelles sensibles (seins, fesses, sexe, bouche, entre-cuisses).
- Agissement sexiste : comportement dépréciatif ou humiliant lié au sexe de la personne (ex : surnoms dégradants).
Ces agressions sont formellement interdites. Les lois protègent contre les agissements sexistes, le harcèlement ou les agressions sexuelles.
Malheureusement, cet atelier a mis en lumière que ces agressions ne constituent pas des cas isolés. Toutes les participantes avaient déjà été confrontées à au moins une agression de ce genre dans leur carrière.
👉 Les 8 stratégies pour cultiver sa répartie
Une bonne répartie doit piquer sans blesser votre interlocuteur.
Objectif : surprendre et changer la dynamique
Voici les 8 stratégies, regroupées en deux approches principales : éviter la confrontation directe ou, au contraire, adopter une attitude affirmée.
- 1. Dire STOP
Description : Poser des limites est la notion clé ici. Il existe deux types de limites : celles dictées par la loi et celles, personnelles, qui reflètent vos valeurs :Les limites dictées par la loi :
o Dans une entreprise, au-dessus de 11 salariés, un référent est désigné pour les questions de harcèlement.
o Si vous pensez être victime de discrimination, le Médiateur des droits peut enquêter.
o Si les comportements persistent, des conséquences juridiques existent.
Comment imposer ses limites ?
o Faire de la pédagogie : parfois, une explication suffit pour que la personne prenne conscience de l’impact de ses propos.
o Connaitre ses droits et invoquer la loi.
o Exprimer clairement son malaise.
Exemple : « Je suis choquée par cette remarque » ou « Cela me met très mal à l’aise ».
o Documenter les faits : prenez des notes précises pour signaler les comportements au référent.
Exemple : « Stop, cette remarque est inappropriée. »
Effet : Montrer que le comportement est inacceptable et doit cesser immédiatement.
- 2. Choquer
Description : Surprendre avec une réponse directe et inattendue.
Exemple : « Un peu oui ! D’ailleurs, je suis surprise que tu m’aies comprise ! » en réponse à un homme qui vous dit « T’es douée pour une femme ! ».
Effet : Déstabiliser l’interlocuteur et lui faire réaliser l’impact de ses paroles. - 3. Exagérer
Description : Amplifier la remarque pour en montrer l’absurdité.
Exemple : « Ah oui, bien sûr, je vais mettre ça dans ma liste des priorités mondiales ! »
Effet : Tourner en ridicule le comportement. - 4. Inverser les rôles
Description : Retourner la situation en posant une question qui remet l’autre en cause.
Exemple : « Que diriez-vous si quelqu’un vous disait ça ? » pour répondre à « Elle est pas un peu trop courte ta jupe ? » par « Elle est pas un peu trop serrée ta chemise ? »
Effet : Amener l’autre à se mettre à votre place. - 5. Recadrer
Description : Ramener l’échange à un niveau professionnel et objectif.
Exemple : « Revenons au sujet principal, s’il vous plaît. »
Effet : Neutraliser l’attaque et recentrer la discussion. - 6. Questionner
Description : Interroger l’interlocuteur pour lui faire justifier son comportement.
Exemple : « Qu’est-ce qui vous fait dire ça ? »
Effet : Amener l’autre à réfléchir à sa propre attitude. - 7. Prescrire le symptôme
Description : Demander à l’autre de continuer volontairement son comportement.
Exemple : « Dites- le moi tous les jours ! »
Effet : Créer un inconfort qui pousse l’autre à résister et à se remettre en question. - 8. Remercier
Description : Utiliser l’ironie pour retourner la situation.
Exemple : « Merci pour votre remarque. J’espère que vous ne la ferez plus à l’avenir. »
Effet : Désarmer avec subtilité tout en montrant qu’on ne tolère pas le comportement.
👉 Mettre en pratique
Comme tout art, celui de la répartie demande de la pratique. Entraînez-vous avec des scénarios fictifs, partagez vos expériences avec des proches ou des collègues, et n’hésitez pas à demander des retours pour affiner vos réponses. La répartie ne vise pas à blesser, mais à défendre ses droits avec assurance et respect. Les micro-agressions sont souvent motivées par le plaisir de gêner. Changez la dynamique : répondez avec humour ou indifférence pour couper cet élan et décourager le prochain propos déplacé !
Et si vous voulez devenir le « Laurent Baffie » de votre entreprise ou simplement gagner en assurance et savoir réagir sur le moment, inscrivez-vous à un des bootcamps de Muscle ta répartie.
https://www.muscletarepartie.com/
Assistant ou Office manager; vous êtes en Nouvelle Aquitaine et souhaitez bénéficier de la dynamique de notre association, rejoignez- nous pour cette nouvelle année : Adhérez ICI
