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Le billet de Josette | Référent(e) handicap, un projet exaltant !

Kermélia était d’humeur morose en roulant vers son bureau ce matin du jeudi 30 juin 2022. Des pensées négatives virevoltaient : « Tout va bien et je n’ai aucune raison de me plaindre. Si je regarde attentivement autour de moi, je suis très heureuse et privilégiée. Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? Pourquoi ai-je cette désagréable impression de vide alors que je suis comblée ? Je suis peut-être lasse et fatiguée ! Peut-être aussi que le traintrain quotidien commence à me peser ! À bien y réfléchir ce qui me manque c’est un projet stimulant qui donnerait un sens profond à ma vie ».

48 ans, un époux et deux enfants aimants, des parents et un frère très proches, son petit monde en excellente santé, une confortable maison entourée d’un agréable jardin, pas de soucis financiers majeurs, un manager topissime,… D’ailleurs aux dires de son boss (PDG d’une importante société bordelaise), de ses collègues, des clients, des fournisseurs… bref de tout le monde, elle était la super assistante que tout manager rêvait d’avoir à ses côtés.

Tout, absolument tout était réuni pour être heureuse ! Et pourtant !

Marivaux fournit la réponse « L’usage le plus digne qu’on puisse faire de son bonheur c’est de s’en servir à l’avantage des autres ».

Kermélia ignorait que sa morosité allait être balayée à tout jamais et que sa vie professionnelle allait prendre un tournant imprévu. Le destin était en marche ce jeudi 30 juin et Marivaux allait poindre son museau par le truchement de Rolande, amie très proche.

10 h 55 le téléphone sonna :

  • « Coucou ma belle. J’espère que tu es dispo ce soir entre 19 et 20 h car j’ai un webinaire génial à te proposer ! ».

Voix enthousiaste de Rolande.

  • « Je t’ai déjà parlé de la FFMAS et de l’asso girondine présidée par la pétillante Noëlle Herbillon (en photo). Elle organise ce soir un atelier sur… Allez… Devine… ! ».
  • « Cela doit être certainement très intéressant Rolande mais je t’ai déjà dit que je ne voulais aucune étiquette sur mon nom ».
  • « Grrrrrrr ! Ton histoire d’étiquette m’agace. Résultat tu ne t’impliques dans rien à part ton boulot, ta famille et tes bégonias et tu n’arrêtes pas de me dire que tu te sens inutile ! Alors bouge-toi et participe à cet atelier ! Je t’affirme que la thématique va t’inspirer et je sais de quoi je parle ».

À 21 h ce jeudi 30 juin, Kermélia prenait une décision qui allait bouleverser sa vie professionnelle, lui apporter d’immenses joies et une puissante plénitude : elle allait devenir LA référente handicap au sein de son entreprise.

Il y a des milliers de Kermélia en France, et cela me ravit. Être une brillantissime assistante de direction : parfait. Collaborer efficacement : bravo. Veiller au bien être de chacun : félicitations. Prendre soin de sa famille : génial. À bien y réfléchir quoi de plus normal ? Ces phrases résument la notion de Devoir, relèvent à mes yeux d’un axiome et, comme nous l’a si bien enseigné Jules Renard, « Quand un homme a prouvé qu’il a du talent, il lui reste à prouver qu’il sait s’en servir ».

Si vous faites partie de ces personnes, vous êtes très avantagées. Cela suffit à votre bonheur : ne changez rien. En revanche, si comme Kermélia, vous ressentez un vide inexplicable, le besoin de vous surpasser et la nécessité de vous engager alors devenez référent(e) handicap car « Tout le monde peut être important car tout le monde peut servir à quelque chose » selon Martin Luther King.

Vous et moi aujourd’hui

Je peux contempler avec bonheur les visages des personnes que j’aime et me repaître des beautés de dame nature. Délicieuse délectation que de flâner dans un rayon de livres, les regarder, les toucher, savourer une 4ème de couverture, admirer un monument, l’œuvre d’un peintre, d’un sculpteur ! Écouter de la musique, le chant d’un oiseau ou le rire d’un enfant est un pur plaisir. Prendre une douche et être capable de monter et de descendre un escalier sans demander de l’aide : quelle satisfaction ! Je ne suis pas complétement épuisée avec l’obligation de m’allonger pour reprendre mon souffle après 5 minutes de repassage. Taper rapidement sur un clavier d’ordinateur est simple pour moi et mes doigts papillonnent habilement de touche en touche. Saouler mon entourage de paroles, je le fais et suis même bigrement douée ! Mes méninges turbinent vite et bien et je me remémore, avec ravissement, les instants sublimes de ma vie. Monter sur mon escabeau pour attraper un moule à gâteau tout en haut du placard me fait râler, mais j’y parviens ; d’ailleurs, battre les blancs en neige avec mes petits bras musclés ne me fait pas peur : je vais encore râler contre ce maudit robot qui vient de me lâcher, mais j’arriverai à confectionner ce délicieux dessert. Au fait, je peux manger ce que je veux sans me préoccuper de mon taux de ceci ou de cela… Bref je suis capable de tout faire sans me questionner et sans réfléchir. Tout est évident et normal ! Vous êtes comme moi… alors !

Nous sommes sacrément chanceuses et chanceux !

Pourquoi vous raconter tout cela ? Parce que ce soir, demain, dans un an… nos vies peuvent se briser brutalement, sans prévenir et un handicap pointer son hideuse face. L’immense et très regretté Stephen Hawking nous envoie ce message « Ce que j’ai appris de la vie est de tirer le meilleur parti de ce que vous avez ». Nous avons de la chance. Alors faisons profiter les autres de notre chance et servons une très noble et ardente cause.

« Encore une idée délirante de Josette » devez-vous penser ! « Je n’y connais absolument rien. Je ne sais même pas comment faire et mes compétences en matière de handicap sont nulles. Et où trouverais-je le temps de m’investir moi qui suis déjà débordé(e) ? ».

Rassurez-vous tout est prévu et sous contrôle !

Ce jeudi 30 juin, j’ai assisté au webinaire de Benoît Perreau (en photo) créateur du site internet Handyrecrut. Il maîtrise magistralement son sujet. Forcément vous voulez en savoir plus avant de vous lancer et, comme dit l’autre, c’est normal ! Benoît s’est engagé à répondre gratuitement à toutes vos questions via son profil LinkedIn et je le remercie chaleureusement. En attendant de le contacter il nous livre, ci-dessous, le lancement de son intervention (Benoît : je double mon merci). Je suis persuadée que cela va déjà éclairer votre lanterne et vous permettra de briller grâce à la signification du mot handicap. J’avoue, honteuse, que j’ignorais totalement son origine. Flagrante preuve : quand nous ne sommes pas directement concerné(e)s nous restons en retrait !

Vous pouvez aussi joindre Noëlle Herbillon, très engagée sur ce sujet, même si vous habitez Tourcoing, Ploërmel ou Limoges. Noëlle vous répondra avec enthousiasme.

 À noter sur vos agendas : la 26e Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH) se déroulera cette année du 14 au 20 novembre 2022. La thématique : « À quand le plein emploi pour les personnes handicapées ? ». Quoi de mieux pour obtenir des réponses et découvrir les dispositifs innovants qui visent à favoriser l’inclusion en emploi ?

Quel destin professionnel aurait eu Kermélia sans cet appel de Rolande ? Nous l’ignorons mais « Le hasard sait toujours trouver ceux qui savent s’en servir » selon Romain Rolland.

Au fait, que vous soyez office manager, assistant(e), secrétaire… votre activité est transversale. À longueur de journée vous écoutez, vous dialoguez, vous rassurez, vous protégez, vous accompagnez, vous servez… Vous êtes donc en pleine possession des premiers attendus du référent handicap. Et puis

« Il ne peut y avoir de plus grand don que celui de donner son temps et son énergie pour aider les autres sans rien attendre en retour. »

Nelson Mandela

Tout est dit !

Je vous souhaite une rentrée la plus apaisée possible.

Josette Dubost
Membre fondateur, expert métier FFMAS

Lancement du webinaire du 30 juin 2022 de Benoît Perreau pour la FFMAS Gironde

«Connaissez-vous l’étymologie du mot Handicap ? Non ?
Hand in Cap – Pourquoi un chapeau d’apparence so British me direz-vous ?
Un jeu d’origine anglaise qui se pratiquait au XVIème siècle avec pour objet : le chapeau !
Pas celui-ci nécessairement, quoique…

Revenons au jeu et à sa symbolique.
Ce jeu a pour but le troc et rassemblait trois protagonistes : deux parieurs, un arbitre ou médiateur, c’est selon !
L’idée est de s’échanger des objets et l’arbitre a pour rôle d’évaluer l’équilibre des valeurs des objets de chaque parieur.
S’il détermine qu’il n’y a pas d’égalité, il propose un complément numéraire pour équilibrer le deal.
Une fois les deux parieurs ok, chacun à son tour vantera la qualité de ce qu’il propose, sa valeur.

Dès lors, de deux choses l’une :
L’un des deux joueurs, sort la main vide de son chapeau = il n’accepte pas le deal.
Sinon, l’un des deux sort la main de son chapeau et montre une pièce = il accepte le deal.
L’arbitre empoche la pièce.
Les deux joueurs concluent le deal selon les accords préalablement passés.
Ce genre de troc a débuté avec de petits objets pour se poursuivre avec des échanges beaucoup plus volumineux comme des chevaux par exemple.

Alors, quelle idée porte le mot HANDICAP ?
Au départ, celle de rendre équitable, d’exprimer une égalité à compenser.
Et pourtant, il y a l’esprit et la lettre…
Le paradoxe, c’est qu’aujourd’hui le mot est très mal accueilli et tend plus à identifier le rejet ou la discrimination, toute positive soit-elle.

Passons au XIXe siècle, le handicap pose de plus en plus l’idée d’entrave, inférieur, en dessous des autres, nous allons l’aborder plus en détail dans le prochain chapitre, notamment en regardant de plus près ce que le Taylorisme à apporter à cette idée.

Au XXe siècle, on poursuit l’idée…
Après avoir parlé d’infirmes (la Grande guerre est passée par là et nous allons l’évoquer, juste après), de débiles, d’aliénés, de crétins… (et j’en passe) dans les textes légaux, le langage courant, le terme handicap se popularise même dans le domaine médical et viendra se poser en 1957 dans les textes de loi pour la première fois.

Au XXIe siècle, le langage évolue, particulièrement par la loi de 2005 qui est encore à mes yeux LA RÉVOLUTION dans ce domaine que nous traitons, et pas seulement sur le champ financier mais bien celui des idées ! »