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Le billet de Josette | « Nous sommes en guerre ! » Montons dans le train de l’espoir !

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Ce 16 mars à 20 heures nous étions toutes et tous en état de sidération devant nos téléviseurs. Ce verbatim «Nous sommes en guerre», lancé six fois par notre Président, nous a stupéfiés. Nous n’avions plus de mots pour qualifier notre état d’esprit. Nos émotions nous submergeaient. Les questions virevoltaient dans nos têtes : qui ? Pourquoi ? Comment faire face ? Et alors ?… 8 mois sont passés avec leurs cortèges d’incertitudes, de malaise, d’anxiété, de palabres, de conflits,… Cette crise sanitaire cristallise toutes les angoisses et les rancœurs. Les non-dits couvés explosent. L’ambiance est lourde, tendue voire oppressante. Les Français sont dans un état de stress insupportable à tel point que les cabinets médicaux ne désemplissent pas.

«Confronté à une épreuve, l’homme ne dispose que de trois choix : combattre ; ne rien faire ; fuir». Cette citation du regretté professeur Henri Laborit nous interpelle par sa justesse. Personnellement j’ai décidé de combattre, certes à mon tout petit et faible niveau, mais je suis convaincue qu’une minuscule pierre ajoutée à d’autres minuscules pierres finiront par former une grande et solide paroi contre l’adversité. Aussi ai-je décidé de vous livrer quelques réflexions pour ce billet. Vous imaginez aisément que j’ai eu le temps de me poser pendant ces 8 mois, de consulter des managers, d’ancien(ne)s stagiaires, ma famille, mes ami(e)s… J’ai effectué un travail de fourmi pour récolter le maximum d’indices quant aux métiers administratifs. Si mes compétences sociologiques sont inexistantes en revanche je me targue d’un vrai bon sens, lequel, je l’espère ardemment, vous donnera l’envie de réagir et l’énergie pour y parvenir.

Forte de cette entrée en matière un rappel historique s’impose quant au métier : «le/la secrétaire/assistant(e) n’est pas un col blanc» (Cf. Henri Fayol) et «ne produit rien» (Cf. Adam Smith). «Un travail est qualifié de productif s’il crée de la valeur». Smith affirme également qu’«un travail est productif s’il contribue à augmenter le capital qui l’emploie».

Eradiquer cette croyance solidement ancrée dans l’inconscient collectif et faire front à cette réalité économique c’est refuser énergiquement la passivité et la résignation. En effet,

Nous pouvons et devons réagir !

Oui nous sommes en guerre : en guerre contre nous-mêmes et devons lutter quotidiennement pour ne pas baisser les bras et nous affaisser en nous lamentant sur notre triste sort. Rester dans son coin à se morfondre en imaginant le pire ne fait pas avancer le schmilblick comme disait Pierre Dax (Et oui, ce n’est pas de Coluche !). Le traumatisme que nous subissons doit nous amener à réfléchir, à analyser, à nous investir fortement dans un processus quotidien de qualité totale et réinventer nos manières de nous comporter, d’agir, de transmettre, de nous engager…

L’ardeur, la vitalité et l’enthousiasme déployés par nos hospitaliers, nos pharmaciens, nos commerçants, nos restaurateurs, nos maires, nos artistes… m’émerveillent et m’impressionnent. Ils se battent quotidiennement dans l’attente de jours que nous souhaitons tous meilleurs et n’hésitent pas à relever d’invraisemblables défis. Je les admire et les remercie. Alors quid des métiers administratifs (secrétaire, assistant(e), office manager…) ? Le chef d’entreprise et ses salariés sont aspirés dans l’œil du cyclone : vendre pour faire vivre l’entreprise et restructurer l’organisation interne (voire déménager !) pour réduire les coûts. Dans cette logique, refondre intégralement les tâches administratives, se séparer des «improductif(ve)s» et envisager une externalisation moins coûteuse vont être étudiés très sérieusement. Le danger existe : les métiers administratifs seront touchés de plein fouet. Il n’y a pas que les entreprises qui vont être amenées à ce constat : la fonction publique va également se pencher dessus tôt ou tard !

Arrivé(e)s à ce stade vous devez vous dire que j’exagère, que ce billet n’est pas le reflet de ce que vous vivez… Je vous affirme que, si tel est le cas, vous faites partie des rares chanceuses et chanceux. Ce billet s’adresse donc à toutes celles et ceux qui «galèrent» et se questionnent inlassablement sur leur devenir sans parvenir à obtenir des réponses simplement satisfaisantes. Ce n’est pas un reproche, c’est un logique constat : comme moi, vous savez que gérer quotidiennement la gigantesque vague des «emmerdements» actuels annihile notre réflexion et paralyse notre pensée. Faire face est devenu notre devise journalière et nous œuvrons «la tête dans le guidon».

Nous n’avons pas de baguette magique et ne savons pas remuer le bout de notre nez comme dans «Ma sorcière bien aimée». Quant au célèbre claquement de doigts de Joséphine personne n’a trouvé la combine pour y parvenir. Oui nous le déplorons. Et alors ? Sont-ce des raisons pour nous languir et végéter dans notre coin ? Certainement pas. C’est devant l’adversité que le combat commence.

Pour vous en convaincre voici ce que nous dit Boris Cyrulnik : «Le malheur n’est jamais pur, pas plus que le bonheur. Un mot permet d’organiser une autre manière de comprendre le mystère de ceux qui s’en sont sortis : la résilience qui désigne la capacité à réussir, à vivre, à se développer en dépit d’adversité». Neurologue, psychiatre, ethnologue et psychanalyste il sait de quoi il parle : il s’attache particulièrement aux comportements humains, à notre capacité à traverser les épreuves et en ressortir plus fort et est justement l’inventeur de la résilience !

Si vous faites rimer résilience avec défiance je vous suggère vivement de consulter :

  • Le site d’Erwan Deveze [lien]. Une lésion cérébrale l’a mis sur le flanc en 2010. Dix ans plus tard, il dirige, anime, coache, soutient, aide, booste,… Si ça ce n’est pas de la résilience alors dites-moi ce que c’est !
  • Le site de Cécile Dejoux [lien]. Une phrase pour la résumer : «Aimer ce que l’on fait et imaginer le futur en projets» !
  • L’approche de Fabrice Crasnier [lien]. Les idées pour intervenir dans l’aspect sécuritaire de votre fonction ne manquent pas !
  • La citation de Patricia Wendling [lien]. «L’Humain n’est pas qu’un capital, il est capital».
  • Les études prospective menées pour la FFMAS par François Granier et son ouvrage «Du clavier au Cloud» [lien].

Tous les cinq (pour ne citer qu’eux : il y en avait plus de 50), nous ont fait l’honneur d’animer gratuitement des ateliers-conférences lors de notre SEMAINE DES METIERS. Vous avez bien lu gratuitement ! Cela fait chaud au cœur que de tels experts viennent dispenser leurs précieux savoirs pour nous accompagner. Un gigantesque MERCI à eux.

Maintenant, je vous pose clairement et fermement la question : ET VOUS ? Que faites-vous pour votre structure privée ou étatique, pour votre fonction, pour votre manager, pour l’équipe… ? Je pense que vous sentez le brin de colère poindre dans mes propos ! Ce brin de colère est alimenté par le fait qu’à la FFMAS nous déployons une énergie continue et vaillante pour servir les intérêts des personnels administratifs et, à ce jour, je ne vois pas de probants retours ! Combien de «like» et de partages sur les réseaux sociaux pour relayer nos publications et promouvoir toutes les actions mises en place ? Combien d’adhésions individuelles ? Combien d’adhésions de vos entreprises ?…

Donc voici mes pistes pour galoper sur le chemin de la résilience. Relisez, SVP, mes 5 billets d’aération [1] [2] [3] [4] [5] parus en mai et juin car :

  • Le temps est venu de monter dans le train de l’espoir.
  • Le temps est venu de se former pour maintenir voire amplifier ses compétences donc son employabilité !
  • Le temps est venu de se battre énergiquement pour pérenniser son emploi.
  • Le temps est venu de montrer, au quotidien, son irréprochable professionnalisme.
  • Le temps est venu de prouver sa capacité d’investissement, son courage et son engagement.
  • Le temps est venu d’accroître ses performances, d’être acteur/actrice de son évolution et de démontrer que sa fonction est essentielle à la bonne marche de la structure.
  • Le temps est venu d’alléger les chronophages tâches administratives, de supprimer l’inutile et de se focaliser sur l’essentiel !
  • Le temps est venu de prouver que le secrétariat/assistanat est un maillon indispensable dans la chaîne de la qualité.
  • Le temps est venu d’innover et d’oser.
  • Le temps est venu d’adhérer à VOTRE Fédération [lien], de communiquer sur son existence et pourquoi pas, de vous y investir : c’est la vôtre et personne ne peut le faire à votre place !

Aujourd’hui, la qualité technique est indispensable et la qualité du service est le plus pour affronter la concurrence, emporter les marchés, servir la clientèle, la patientèle, les administrés… et rester en pole position. Par le fait votre rôle est primordial car la qualité du service C’EST VOUS !

Pour conclure :

«Même sans espoir, la lutte est encore un espoir.»
Romain Rolland

Tout est dit !

Josette Dubost
Membre fondateur – Expert métier FFMAS