Forte d’une 1ère étude sur «Quels futurs pour les secrétaires-assistant(e)s ?», François GRANIER, responsable des études prospectives de l’Observatoire lance une 2nd étude sociologique qui interpelle sur la notion d’évolution professionnelle aux vocables à préciser.
Dans les grandes entreprises, les services publics mais aussi dans la grande majorité des PME, la notion de carrière demeure la référence en matière de gestion des cursus professionnels. La carrière se déroule souvent selon un protocole préétabli. C’est l’expérience acquise au fil des ans qui ouvre à des changements d’emplois et permet d’accéder à des «postes à responsabilité». Cette notion, largement dominante dans le langage commun, est-elle encore pertinente ?
L’instauration, plus ou moins effective, d’une gestion prévisionnelle des emplois, soucieuse de favoriser l’adéquation des personnels aux exigences des entreprises et de leurs marchés, paraît remettre en cause cette notion. De manière récurrente, les dirigeants invitent leurs salariés à construire leurs parcours professionnels avec l’appui des directions «RH». Celles-ci n’affirment-elles pas que tout salarié devra changer plusieurs fois de métiers dans sa vie professionnelle ?
Dans les métiers où l’expertise est une valeur cardinale, c’est plutôt la notion de trajectoire qui est mise en avant. Implicitement, référence est faite au modèle multiséculaire des corporations : tout apprenti a vocation à devenir compagnon et in fine maître.
Nos sociétés postindustrielles vivent l’effritement des repères spatio-temporels historiques ayant caractérisé le travail. Horaires variables, temps partiel choisi ou subi, télétravail,… se banalisent et favorisent les attentes d’une gestion individualisée des cursus professionnels. Dès lors, émerge la notion d’itinéraire professionnel, intégrant des pauses favorables à des engagements personnels, familiaux et sociaux différenciés.
Qu’en est-il précisément pour les secrétaires-assistant(e)s ? L’étude engagée par l’Observatoire de la FFMAS combinera des ateliers réflexifs mais aussi des entretiens individuels tant auprès de secrétaires-assistant(e)s que de cadres opérationnels et fonctionnels.
François Granier – Avril 2017