État des lieux : L’assistanat aujourd’hui face aux défis de demain

D’ici 2030, les métiers du support administratif et de l’assistanat connaîtront une transformation majeure des compétences attendues. Les études analysées prévoient une montée en puissance décisive des compétences numériques et technologiques avancées, tandis que les compétences techniques traditionnelles continueront de décliner sous l’effet de l’automatisation. En parallèle, les compétences interpersonnelles resteront fondamentales, jouant un rôle de complément indispensable dans un environnement de travail de plus en plus digitalisé et hybride.

Méthodologie : Analyse de 10 études internationales

Nous avons passé en revue 10 études issues d’un corpus initial de 50 publications, sélectionnées selon 6 critères de pertinence. Ces études couvrent différentes zones géographiques (Europe, Australie, États-Unis, Afrique subsaharienne, Thaïlande, Nigéria) et horizons temporels allant d’analyses rétrospectives à des projections pour 2025-2030.
Elles mobilisent des approches variées : analyses conceptuelles, enquêtes quantitatives, analyses bibliométriques ou mixtes.

Les 3 piliers de l’assistanat en 2030

1. Compétences numériques avancées : Le nouveau socle technique

• 9 études sur 10 prévoient une demande accrue pour les compétences numériques et les technologies de l’information et de la communication (TIC).
• La spécialisation monte en puissance : intelligence artificielle, robotique, objets connectés et data skills seront de plus en plus exigés.
• D’ici 2030, plus de 100 millions de travailleurs pourraient devoir se requalifier pour répondre à ces nouvelles attentes.
• Les compétences numériques ne se limitent plus aux outils bureautiques, mais englobent désormais la maîtrise des plateformes digitales et des technologies intelligentes.

2. Evolution des compétences techniques

• Les tâches répétitives et manuelles sont vouées à l’automatisation.
• Toutefois, les compétences techniques « avancées » (analyse de données, pilotage de systèmes digitaux, adaptation aux nouvelles plateformes) vont prendre une place croissante.
• Le risque d’obsolescence concerne surtout les tâches administratives de premier niveau.

3. Soft skills : L’humain au cœur de la transformation

• La communication, la collaboration, l’intelligence émotionnelle et la résolution de problèmes apparaissent comme des compléments essentiels aux compétences numériques.
• Dans un contexte de télétravail et d’organisation hybride, ces soft skills deviennent même un levier d’efficacité et de cohésion.
• Certaines études observent une accélération de la demande pour ces compétences, notamment depuis la crise sanitaire.

Facteurs de transformation identifiés

• Transformation digitale, diffusion et disruption technologique.
• Automatisation et montée de l’intelligence artificielle.
• Nouveaux modèles organisationnels (travail hybride, plateformes).
• Écarts entre l’offre de formation et la demande du marché.
• Besoin urgent d’adaptation des politiques de formation et des dispositifs éducatifs.

Vers une intégration des compétences

Plusieurs études soulignent que les métiers de l’assistanat ne pourront plus reposer uniquement sur une spécialisation technique ou numérique.
Ce sont les profils hybrides — alliant compétences digitales avancées et fortes capacités interpersonnelles — qui seront les plus valorisés.
Dans ce modèle, la technique et le relationnel ne s’opposent plus mais se complètent pour répondre aux exigences d’agilité et d’innovation.

Conclusion

À l’horizon 2030, le cœur du métier d’assistant·e reposera sur :

• une solide maîtrise des technologies numériques avancées,
• la capacité à collaborer et à communiquer efficacement dans des environnements complexes,
• et une adaptabilité permanente face aux mutations rapides du marché du travail.

Pour les professionnels, comme pour les acteurs de la formation et des associations professionnelles, ces tendances sont des repères essentiels pour anticiper, se préparer et continuer de faire reconnaître la valeur ajoutée des métiers du support et de l’assistanat.

Aurore Degoutin
Présidente FFMAS et assistante engagée

Cet article exprime la vision de la FFMAS, résolument tournée vers l’avenir et l’accompagnement des assistant(e)s dans la transformation de leur métier. Vos retours et témoignages sont les bienvenus pour nourrir cette dynamique collective.

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